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Portraits de Hackathoniens #5

Mathieu Roquet est graphiste. Mais que peut-il bien tenir dans ses mains ? L'équerre qu'il a conçue avec ses coéquipiers pendant le hackathon bien sûr ! C'est l'une des deux pièces de base pour la construction d'étagères modulaires empilables à volonté.

Avant toute chose, une précision s'impose. Mathieu n'est pas QUE graphiste. Il fait partie de ceux qui œuvrent dans l'ombre pour la diffusion et le partage de tout ce qui a trait au design. Il nous explique tout cela en même temps qu'il nous raconte son hackathon.

Quel est ton parcours ?
Je suis originaire des Charentes Maritimes, et je suis venu faire le cursus de communication visuelle des Beaux arts de Lorient. J'y ai découvert le monde du graphisme, des projets éditoriaux et de la conception d'objets. J'y ai développé un grand intérêt pour la typographie (ndlr : dans le sens « art et manière de concevoir et utiliser des caractères »).

J'ai eu envie de continuer, je suis allé faire une spécialisation « Design graphique et interactivité » aux Beaux arts du Havre. En parallèle je me suis lancé en tant que graphiste indépendant... je ne voulais pas attendre la fin de l'école pour me demander ce que j'allais faire. Ça m'a permis de continuer sans phase de latence. Depuis trois ans je collabore avec les éditions Ultra, suite à ma rencontre avec David Bruto qui en est le directeur.
(Ndlr : les éditions Ultra sont partenaires du hackaton et ont publié une page de ressources sur le design copyleft pour l'occasion.)

L'équipe #rangement. De gauche à droite : Moosh (les Chats cosmiques), Mathieu, Thierry, Romain, Vincent (de la Maison du libre, qui s'est fait alpaguer en tant que mentor alors qu'il passait par là) et Joffrey (1/2 Chat cosmique inside).

Est-ce que c'est ton premier hackathon ?
Oui, et j'aime beaucoup l'ambiance. Ça me rappelle les workshops en école d'art. On y rencontre les gens des autres sections et des autres promotions. Ils ont des pratiques et des centres d'intérêt différents. Ça ouvre l'horizon.

Est-ce que c'est ce à quoi tu t'attendais ?
Oui. C'est ce que j'attendais et je l'ai trouvé. Pour faire super court : il faut venir !

Est-ce que tu avais entendu parler des Fabriques avant ?
Oui, je suis venu pour l'inauguration en septembre. C'était peu de temps après que j'ai emménagé à Brest. J'ai aimé y trouver des initiatives dynamiques, j'ai rencontré les Chats cosmiques (ndrl : une association de néophytes dans les cultures du numériques). Les Fabriques ce sont aussi des collaborations, le mélange de l'amusement et du travail. Je viens de temps en temps.

Moosh et Mathieu présentent le premier proto au petit matin.

Pourquoi avoir choisi le sujet sur les meubles open source ?
Ça allait de soi. C'est une problématique très proche de celle qu'on a aux éditions Ultra. On s’intéresse au design, à l'architecture, à l'art contemporain. On intervient sur ces sujets régulièrement. Pour nous, la transmission c'est quelque chose de central, y compris en direction des néophytes. On les amène à la découverte des outils, des méthodes d'assemblage, à utiliser des plans libres.

Ça va aussi de soi du fait qu'on a eu (ndlr : avec les éditions Ultra) l'appel à projet du Ministère de la culture pour développer un service culturel innovant. On développe une plate-forme web de dépôt de projets ouverts à tous. C'est un outil de collaboration à distance, mais aussi en local. Il est axé sur la communauté francophone. Nous avons aussi eu une aide de la ville de Brest sur ce projet. C'est quelque chose qui existe, et qui fonctionne très bien en Belgique, en Angleterre ou aux États-Unis.

  

L'équipe #rangement sort la scie sauteuse et reproduit son proto en plusieurs exemplaires pour tester la modularité du concept. Ils ne sont pas satisfaits de la stabilité des empilements.

Peux-tu nous raconter cette nuit ?
Fatigante ! J'ai dormi 25 minutes en tout. On a tout fait pour avancer un maximum. Le plus long a été de produire le premier prototype. Là on avance plus vite et des renforts sont arrivés. Le plus compliqué c'est adapter les plans en temps réel par rapport à la découpe.

L'équipe #rangement reçoit un coup de main de David Bruto des éditions Ultra, venu les aider à la découpe.

Quel genre de rencontres as-tu fait ici ?
J'ai surtout beaucoup discuté avec les gens qui ont travaillé sur l'atelier « meuble open source ». Ils sont très décontractés, sympathiques et efficaces. On a vite été captivés, tous à l'écoute et réceptifs. On était là pour partager et faire partager.

Moosh se lance dans le photobombing aux dépends de Pierre de l'équipe #Infinitable. Quoi de plus normal pour un chat ?

Que penserais-tu de hacker le hackathon ?
Je ne sais pas, je suis encore dedans là. Il me faudrait un peu de recul et une bonne nuit de sommeil pour y penser. (Ndrl : l'interview a été réalisée dans l'après-midi du samedi).

Parlons plutôt de propositions d'améliorations alors ?
Je trouve ça bien, je n'ai pas grand chose à dire de négatif. Il y a beaucoup de vécu, les participants sont libres entre le point de départ et le point d'arrivée. On est pas du tout dans un brainstorming formaté comme ce qu'on trouve en entreprise, chez Google par exemple. Est-il nécessaire de s'ajouter des points de rendez-vous supplémentaires ? Nous, on a démarré la scie sauteuse à 4h du matin, et c'était bien. En fait ce serait dommage que tout ça soit plus cadré. On est dans l'autogestion, tout le monde participe et ça me convient vraiment.

L'équipe #rangement a revu tous ses plans, ajouté des découpes pour améliorer la cohésion entre les modules. Et ça tient bien cette fois !

Ce dernier portrait marque la fin de la série. Ce hackathon fut une belle épopée pour tous les participants. Au bilan : des litres de cafés avalés, des idées par millions, quelques pizzas tombées au champ d'honneur, des cernes bien vite effacées, des blagues dans tous les coins, de belles créations... et surtout un vécu partagé. Gageons que c'est bien ce dernier qui restera... même si la suite pourrait apporter quelques cerises sur le gâteau. Nous pensons par exemple à l'équipe #Kiditap (vainqueurs du Startup week-end Brest 2015) et leur tapis connecté.

Bien sûr dans leur cas le silence s'impose dans l'immédiat. D'autres choses se profilent à l'horizon. Mais chuuut, il est encore trop tôt pour en parler.

PS : l'équerre et le fond conçus par l'équipe #rangement entre dans des panneaux de bois de 40x60. Il est possible de les auto-produire aux Fabriques avec la fraiseuse qui est déjà en place. Ce design est inspiré de celui d'une bibliothèque d'appoint de Mathieu Gabiot, diffusée sous licence Libre objet notamment dans le Grand livre du wood (éditions Ultra).

  

Le Grand livre du wood, aux éditions Ultra.

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